Doté d’un corps explosif, je pratique de nombreux sports dans ma jeunesse, dont le rugby où je me signale par mes performances. Je joue plusieurs saisons au plus niveau du rugby français à l’époque contre des équipes comme Bayonne, Perpignan, Brive, Lyon, Biarritz, Oyonnax. Je me souviens encore de mes deux premiers matches avec comme adversaires face à moi deux internationaux, alors que je n’étais qu’un gamin de dix-huit ans.

Après un bac littéraire, j’hésite entre des études de philosophie et d’éducation physique. J’opte finalement pour l’éducation physique et obtient le CAPES.

Après quelques années d’enseignement en collège dans le Nord de la France, je deviens formateur d’enseignant en intégrant l’Ecole normale d’instituteurs de Douai. Je suivrai l’évolution de cette école qui deviendra IUFM, puis ESPE, tout au long de ma carrière. Je suis parallèlement à mes activités professionnelles des études de psychologie et obtiens une licence qui se prolongera par un DEA en sciences de l’éducation obtenu en Sorbonne. Dans la foulée, je réussis l’agrégation d’éducation physique.

Parallèlement à cette activité professionnelle, je me forme à la danse contemporaine et en obtiens le diplôme d’état. Je crée la compagnie ‘‘Interstice’’ avec laquelle je présente de nombreuses créations. Subventionnée par la DRAC, la compagnie connaît durant quelques années une renommée nationale.

Chemin faisant, je rencontre les techniques somatiques (BMC, Feldenkrais, kinésiologie appliquée au mouvement, Technique Alexander) dont l’apport sera considérable tant sur mes pratiques corporelles que sur ma compréhension du geste et du mouvement. Je deviens praticien certifié de Technique Alexander. J’organise des stages et donne des cours sur le thème de l’improvisation dansée et de la conscience en mouvement. Je reçois également en séance individuelle des personnes souffrant de troubles musculo-squelettiques et plus globalement vivant dans un mal-être.

J’intègre également un groupe de recherche sur l’introspection et l’approche psycho-phénoménologique du vivre, le GREX (Groupe de Recherche en Explicitation) dont je suis les séminaires pendant vingt années, sous la houlette du psychologue Pierre Vermersch. La méthodologie de recherche et les concepts phénoménologiques qui l’irriguent m’apportent des ‘‘poignées théoriques’’ pour comprendre et donner sens à l’activité subjective qui organise le vivre.

Ces recherches donnent lieu à un important travail d’écriture : articles à orientation psycho-phénoménologique dans des revues spécialisées et livres : « Expérience et apprentissage. Approche psycho-phénoménologique », « Vivre dans le respect de soi. Cultiver la présence attentive », « L’enseignant, maître de lui ? », « L’homme qui voulait trouver les pieds de l’arc-en-ciel ».

Ce dernier livre « Les pouvoirs cachés de l’attention » est une mise en forme inductive de ce que m’ont apporté toutes les personnes avec qui je travaille et dont le vécu est un immense flot de données. Elles sont organisées dans ce livre en leur appliquant le cadre d’analyse de la psycho-phénoménologie.

Si je me tourne vers le chemin chaotique de ma vie, fait de ruptures et de prises de conscience parfois douloureuses, de lâcher-prise angoissants, force m’est de reconnaître ce cap permanent, inébranlable qui a dynamisé - et continue de dynamiser- ma vie : le sens, la quête du sens. Afin d’échapper à la morne litanie du ‘‘comment ?’’ dans lequel s’embourbe notre époque, pour lui préférer celle du ‘‘pourquoi ?’’, autrement porteuse de compréhension, d’intelligence et in fine, d’humanisme.