L'argument
Pierre : Bonjour Pierre. Tout d’abord, merci de m’accueillir. Je sais
que vous êtes très sollicité.
Pierre : Je vous en prie mon cher Pierre, c’est toujours un plaisir de
vous recevoir.
Pierre : Alors tout d’abord, comment vous est venue l’idée de cette pièce ?
Pierre : C’est en déambulant sur le marché de la petite ville
d’Esperanza que la chose m’est apparue. On y rencontre toutes sortes
de guérisseurs, de thérapeutes, de mages, de chamanes…
Pierre : Une sorte de cour des miracles en quelque sorte ?…
Pierre : Si vous voulez, avec son cortège de poètes, de rêveurs,
d’illuminés, à la fois navrants et touchants.
Pierre : On ne peut s’empêcher, en découvrant la personnalité
d’Armand, votre omnithérapeute, de penser à Knock…
Pierre : Bien sûr… D’ailleurs, j’avais joué son rôle en classe de
cinquième. Cela vous revient ?
Pierre : C’est moi qui pose les questions ! Et pourquoi ce goût pour
les guérisseurs, les thérapeutes ?
Pierre : Ce sont les meilleurs comédiens ! Et voyez comment, avec une
bonne dose de mensonge, le monde se porte mieux…
Pierre : C’est comme si, dans votre pièce, le mensonge équivalait à la guérison.
Dans cette pièce de théâtre à l’humour acide, l’auteur nous dépeint un manipulateur de haut vol, habile à contrefaire le thérapeute des âmes et le Grand Initié : Comédien assumé, Armand-Apis a pris son parti : puisque la vérité pourrait être déplaisante, ne vaut-il pas mieux fournir aux gens ce qu’ils désirent, – une agréable illusion qui les distraie du spectacle de leur mort prochaine comme de leur insignifiance ?
C’est un Knock modernisé, en accord avec notre époque. Les médecins n’en imposent plus ; leur ancienne autorité aujourd’hui en berne, s’est reportée sur les gourous, chamanes et autres experts du « développement personnel ».
Mais peut-être que les véritables héros de la pièce, ce sont les « malades », Alice et Rita, Paul et Duncan, avec leur difficulté de vivre, leur soif de percer le mystère de la vie, leur tragique désir de faire confiance à un homme...
Blaise Join-Lambert, le 14/02/2017
L'extrait
Duncan : Si je peux me permettre, je ne sais pas comment
s’appelle vos… votre… méthode.
Apis : Il n’y a pas de méthode, pas de livre, pas d’école… Il n’y a que la Vie, et tout ce qu’elle contient. Les autres ne saisissent qu’une feuille du grand Arbre, et ignorent le reste du feuillage. La terre, le ciel, les nuages, les étoiles, les sons,
les odeurs, toute la grande mélodie du monde ! Il n’existe pas une thérapie, comme il n’existerait qu’un visage. Pourquoi s’enfermer dans un cercle unique ?
Données techniques
Pierre Moreno
Le Potager de Nietzsche (ou L'Omnithérapeute)
Théâtre
Collection Coupe-Papier
78 pages
Parution en Janvier 2017
15 euros
ISBN 978-2-919483-46-4
ISSN 2426-3192