L'argument
Puisqu’à la Renaissance les divers éléments du corps féminin ont inspiré les poètes qui se livraient au jeu du « blason », voici aujourd’hui un nouvel et chaleureux éloge des lèvres, des hanches, de l’origine du monde... 29 poèmes pour célébrer la beauté féminine ; le 30ème, tout comme Marot avec son « Laid tétin », prenant le contre-pied de l’éloge, par un « contre-blason ».
La forme du sonnet, choisie ici pour sa concision, se veut animée d’un souffle de liberté s’appropriant les sens tout autant que le sens. Ce souffle permet de tenter un renouvellement du genre initial en associant, aux contraintes traditionnelles, des audaces propres à notre époque.
Si le regard et le toucher jouent un rôle prépondérant, les autres sens ne sont pas absents de cette fête de la sensualité et de l’érotisme, à laquelle se mêle l’émerveillement : celui que peuvent susciter un lobe, un nombril ou une épaule... Sans bouder le plaisir de quelques pointes d’humour, pour parfumer l’éloge.
L'extrait
L'oreille
c’est le chef-d’œuvre absolu de l’orfèvrerie
qu’un compagnon du coquillage cisela
en double pour l’offrir au dieu de l’harmonie
merveille d’innocence que rien n’égala
la prendre entre ses doigts c’est palper l’indicible
notre regard aussi se perd avec bonheur
dans ce labyrinthe d’ourlets ; de l’invisible
conque monte vers nous l’appel des profondeurs
si je pouvais conserver ses sons par miracle
je les écouterais en boucle à mon cénacle
si j’étais roi je rêverais de quitter mon
palais pour vivre en ce pavillon réceptacle
de tous nos secrets enfouis tellement profond
qu’ils deviennent sacrés au sein d’un tabernacle
Données techniques
Patrick Le Divenah
Blasons du corps féminin
Poésie
Collection
Ouvre-Boîtes
42 pages
Parution en 2013
14
euros
ISBN 978-2-919483-13-6
ISNN 2112-8820