L'argument
TARAVANA, c'est pour les îliens le mal des profondeurs. Dans ces neuf nouvelles, Le Golvan nous entraîne comme on séduit dans les abîmes de l'humain ordinaire, afin d'atteindre ce qui se joue et vibre entre Eros et Thanatos, le désir et la mort.
TARAVANA, ce sont neuf plongées sans palier, rudes ou flottantes, neuf abrupts à descendre vers nos propres abysses pour peut-être, au-delà du malaise, en goûter l'ivresse !
L'extrait
La première nuit avait été sinistre et muette, toute dans le sérieux de la performance et des mises au bluff ; elle avait eu un peu mal, avait hésité à le rappeler. La deuxième avait le goût incertain d’une semaine à attendre, qu’elle appelle. Elle avait beaucoup tardé, n’en parlait à personne. Même sur le quai, elle se demandait encore ce qu’elle foutait là. La chaleur jouait avec la puanteur de la ville. Sur le matelas, ils avaient à peine parlé, c’était le grand cirque du regarde-ce-que-je-sais-faire : se sentir partout, toucher à tout, entrer, sortir, une fréquentation de chien. Du plaisir à peine mais chacun gardait en mémoire assez de l’odeur de l’autre pour tenir jusqu’à cette troisième fois. Elle était repartie sans avoir eu le temps de se doucher, ça flattait quelque chose d’eux. Rendez-vous pris, il avait tenu à lui payer le billet de train, il n’avait pas dit « offrir », elle n’a pas rappelé de la semaine. Des larmes sous la douche avant de partir à la gare, à contresens ; juste de s’être dit que, à l’échelle d’une vie, ce qui lui sera tombé d’eau sur le corps n’est rien moins que les chutes du Niagara.
Presses
Lire l'article sur le blog "Le Pandémonium Littéraire" de Marianne Desroziers.
Données techniques
Le Golvan
TARAVANA
Nouvelles
Collection Pioche
57 pages
Parution en 2015
14 euros
ISBN 978-2-919483-33-4
ISNN 2117-9956