L'argument
Pièce chorale pour trois ou quatre comédiennes et un ou deux comédiens, Madre mía met en scène l’affaire des bébés volés du Franquisme, qui ne prendra fin qu’en 1990,
bien après la mort du Caudillo. Bébés de femmes républicaines vendus à de bonnes familles franquistes qui les élèveront dans la tradition catholique et le culte du Caudillo.
Après la mort de Franco, les réseaux qui ont organisé ces vols de masse perdurent - médecins, religieuses, chauffeurs de taxi, famille franquistes - l’idéologie cédant la place à un trafic
purement commercial. Le scandale n’éclate que dans les années 2010. À travers ces événements historiques la pièce évoque la complexité de la quête identitaire et les difficiles relations mère-fille.
Création au Théâtre de l’Opprimé le 6 novembre 2019.
L'extrait
Ces femmes rouges
qui ne vont pas à l'église.
Ces rojas
enfoncées dans le péché.
Une femme républicaine est un danger pour un bébé.
Elle n'est pas tenue par une foi religieuse qui l'éclaire sur le bien et le mal.
Le bébé hurle,
la femme républicaine ne sait plus quoi faire,
le bercer,
se coucher avec lui,
lui donner du lait,
sa tétine,
lui chanter une comptine,
marcher avec lui de long en large,
lui raconter une histoire.
Elle le secoue.
Trop fort.
Il ne bouge plus.
La femme républicaine l'emballe dans un sac en plastique qu'elle jette à la poubelle.
Femme républicaine<
Bébé secoué
Sac en plastique
Poubelle.
Données techniques
Dominique Chryssoulis
Madre mia
Théâtre
Collection Coupe-Papier
66 pages
Parution en Novembre 2019
12 euros
ISBN 978-2-919483-76-1
ISSN 2426-3192