L'argument
Comme si tu n’étais pas vivante est un recueil de poèmes qui raconte l’histoire d’une fille, petite et grande, qui s’adresse à sa mère, vivante et morte. A travers différents décors traversés par des résonances sensorielles (parfums, musiques, visions) il tente de saisir la part sauvage et ravageuse de l’amour maternel sous sa modalité fusionnelle et de venir à bout de la mère pour exister en propre. Porosité des frontières entre soi et l’autre, confusion des langues, effets miroirs où se dessine un double je(u), le recueil construit en trois mouvements (minuscule/majuscule/crépuscule) cherche une issue possible jusqu’à la mise en scène d’un enterrement.
L'extrait
Effet miroir
tu me dis de me tenir droite de ne pas
mettre les coudes sur la table d’amener
la fourchette à ma bouche de ne plus
sucer mon pouce ni de le blottir
dans mon poing lequel je devrais
d’ailleurs déplier tu me dis d’inverser
le sens du trait qui souligne ma signature
pour ne pas revenir en arrière — jamais
tu appelles ça les bonnes manières
fais ce que je dis pas ce que je fais
et je fais comme je peux en joignant
le geste à la parole pour t’écrire
jusque dans les miroirs où des lignes
de fuite m’amènent à ton allure : à peine
un caractère au mieux une tournure
Données techniques
Barbara Albeck
Comme si tu n’étais pas vivante
Poésie
Collection Ouvre-Boîtes
60 pages
Parution le 1er Mai 2024
12 euros
ISBN : 978-2-491991-23-4
ISSN : 2112-8820